Posted On: | 2007-07-23 16:19:57 |
Je me perds dans les dédales tordus et infinis du labyrinthe obscur et désert. Le sol sous mes pieds est brulé et parcouru de crevasses innombrables, laissant échapper des nuages de souffle puant emplis de myriades d’insectes mutants cherchant a me corrompre et a s’accrocher a ma peau suintante sous le soleil écrasant et éclatant qui me brule la cervelle comme un œuf dans une poêle. Mes sens sont étourdis par le son cacophonique d’une symphonie morbide coulant dans le ciel et résonnant dans les parois de mon crâne. Je titube et tombe, m’étale comme un cadavre au milieu des restes de corps décrépis et putréfiais qui jonchent le sol de mon univers. Je m’enfonce dans un sol mou comme de la purée mais grouillant sous mes doigts; ce sont les vers de ma solitude qui rampent sur mes chaires meurtries, qui tentent de s’introduire par mes pores pour se déguster de ma souffrance. Je m’accroche aux crânes qui me regardent de leurs yeux du passé et me relève de leurs doigts crochus, emplie d’effroi et de dégout, j’essaie de me débarrasser de ses charognards mais ils m’ont voracement pénétré et se délectent de ma chaire tendre. Les orbites intemporelles me lancent des regards remplis de vide, de reproches et condamnations. Suis-je coupable de vouloir vivre ? J’avance lentement aux travers des buissons de bras osseux et tranchants qui m'écorchent et me tailladent le corps d’une innombrable quantité de coupures d’où s’écoulent quelques vers mêlés au sang qui afflue en abondance. Je sens mes forces qui se font aspirer par ces goules spectrales, reflets imaginaire mais pourtant présent de ma vie passée. Ils me volent mon souffle et mon âme, me laissant confuse et paranoïaque, courant d’un côté à l’autre dans les détours perpétuels de ce temple de Minos. Cette course folle me mène a un rond point ou repose une fontaine d’eau croupie, les herbes y prolifèrent abondamment et une odeur de décomposition flotte autour de moi. Une multitude de chemins pathologiques s’ouvrent sous mes yeux. Certains semblent clairs et lumineux, d’autres emplis de fleurs et sentant bons les fruits. D’autres encore semblent faire des promesses de bonheurs utopiques. Les autres se font échos de bruits inquiétants et inhumains, sur leurs parois se reflètent de ombre menaçantes et difformes. Il y en a desquelles j’entends mon nom susurré comme une promesse de douceur, parmi les ombres comme la lumière. Mes genoux flanchent et je tombe au sol. Je suis là, brulante sous un soleil aride, contemplant les chemins m’entourant, perdue parmi la multitude qui s’offre devant moi, me vidant de mon sang, prête à tout abandonner et me laisser achever par ces vers qui me rongent le cœur. J’attendrai Minos, et je lui laisserai le plaisir de m’immoler.
(o7-o7-20)