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Prends le sentier Derrière les jalousies des villageois Le vent d'une seule main Y secoue la forêt. À la montagne, mets des ailes Au mur, pense à elle. Le diable fera claquer ses doigts Et quand tu entendras le hurlement Du loup tranchant la gorge du chien, Tu verras alors les étoiles précises Des feux sur l'autre rive. La lune arrêtera sa course. C'est le signal. Traverse. La voie est libre comme toi. Je t'envoie l'escorte de vierges. Le mot de passe: "Né pour aimer." -------------------- Ils versent un pauvre miel Sur leurs mots pourris. Ils te parlent de pénurie Et sur ta faim, sur tes amis, Ils aiguisent leur appétit. Leur haleine brûle l'air Comme la chaux Sur le pain. La beauté que tu oses, Ils la saluent encore D'un grognement de porc Fouillant dans l'auge. Ils ont raison Comme des cadavres Et la vie les a coulés. Ils ont tout Mais ne sont Que le ciment du havre. Toi qui marches sur les tessons Du concret, Viens boire cette bouteille Pleine de clarté, Coulant comme un secret Sur les lèvres des amants. Sous l'aile du huard Le lac a calé. C'est le moment. Ce que tu trouves, Tu le gardes pour toi. "Ce qui n'est pas donné est perdu." N'entends-tu pas battre ton coeur Dans le sourd tambour de la terre? Nous sommes les bêtes noires de l'ennui. C'est toi mon pain béni. Nous sommes la prairie, Le feu, le vent Et nous sommes vivants. Il est temps d'apaiser Cette fleur de la peur Qu'on appelle le monde. Nous sommes cueilleurs, Le fruit est la Loi. C'est nous le roi Et tout est là. Le reste meurt ailleurs Au fond de voûtes carsidérales. Un chant millénaire monte dans l'air. La lampe, le lit, la nuit t'attendent. Viens voir jusqu'où Le ciel peut couler Quand la terre est une offrande. Et sur la nappe de toile Tendue comme une voile, Un navire de paix. La maison est ouverte. Les femmes-corsaires Ont mis le feu Aux galères de la nuit, L'armateur aux enfers Le capitaine aux fers. J'éteins le phare, La fanfare dort. On peut parler
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