Title: | Qu'il en soit ainsi |
Posted On: | 2011-08-27 19:02:11 |
Je veux que vous creviez, là, tout de suite. Je n’en peux plus de votre obscure soumission de bêtes attardées qui se jettent les unes contre les autres dans les artères des métropoles. J’en ai plus qu’assez de votre hyperactivité de pantins bornés et préprogrammés.
L’humanité est une plaie, un fléau à éradiquer sans plus attendre. Une souillure que je ne sais quel cataclysme ou épidémie doit laver de la surface du monde. Votre agitation constante me dégoûte, votre chaleur répugnante m’exaspère et vous voir me rend malade, chaque jour un peu plus. J’abhorre votre obscurantisme insipide, votre grégarisme de moutons de merde. Le simple fait que vous osiez paraître en vie devant moi me révulse. Je vous vois, par les meurtrières à demi murées de mon refuge, vos excès d’enthousiasme puants, vos glapissements outrés, vos comportements sociaux préformatés, toujours les mêmes. Vous vous bousculez dans mon champ de vision, animaux huileux et flasques qui hurlent de rire ou font semblant d’exister par eux-mêmes. Votre langage m’est étranger et je ne comprends plus ce que vous êtes. Je ne veux plus rien avoir de commun avec vous.
Je veux voir les passants s’éteindre devant moi, tous ensemble. Les voitures s’arrêter et s’encastrer les une dans les autres faute de conducteur valide, toutes les lumières s’éteindre le long des immeubles. Que sur ma route les humains s’abattent, fauchés sans bruit et sans résistance. Pas de drame, pas de combats ou de cris, juste un interrupteur poussé sur la position « Off » et tout le monde qui tombe.
Je veux que vous disparaissiez tous en même temps, sans laisser de trace, je ne veux plus avoir à attendre encore. Je n’ai que faire de vos larmes et de vos souffrances, elles ne m’apporteront aucun réconfort, ni la paix que je souhaite. Je n’ai pas besoin de me délecter de mouvements de panique, de votre sang répandu ou de votre désespoir, je m’en fous. Votre douleur et vos gémissements stupides ne comptent pas. Je veux juste que vous ne soyez plus là, simplement. Maintenant. Je n’ai rien d’autre à vous reprocher que votre existence diminuée. Les forts et les faibles tous effondrés en amas indistincts. Les riches et les pauvres unis dans la mort. Pas de distinction, pas de privilégiés, tous noyés dans le même néant. Personne ne mérite d’être sauvé.
Je ne veux faire mes adieux à personne, plus rien à dire ni à entendre. Vous n’êtes plus rien pour moi d’autre que de vulgaires insectes innombrables et tous identiques qui n’ont rien à faire ici. Vos différences n’existent pas et rien ni personne ne doit en réchapper. Rien à foutre de la survie du monde, je ne désire que la ruine et la fin pour tous ceux qui m’entourent et pour moi. La chute d’une civilisation. Vous pouvez entraîner dans votre perte toute trace de vie sur terre et la planète elle-même, pour ce que j’en ai à foutre.
Je n’ai même pas besoin de le voir, de le savoir. Je veux juste le silence, et errer sans but sans avoir à me heurter sans cesse à votre ignoble stupidité. Et si je dois ouvrir le cortège des morts pour que vous me suiviez, qu’il en soit ainsi.
Nihil