Passereau de couleur ébène, accompagnateur des défunts, ou annonciateurs d’évènements proches, et dont les victimes se seraient bien passé, tels sont les caractéristiques de cet oiseau de bonnes ou mauvaises augures.

Une légende conduit, affirme, destine , le corbeau en tant qu’accompagnateur des défunts dans leur ultime royaume.

La bergère et le ramoneur

Quelquefois, mais quelquefois seulement, le trajet peut se réaliser en sens inverse, dans des situations bien particulières, notamment quand une mission reste encore à accomplir.

De la mythologie Celtique, est issue une histoire qui indique que le nom de la ville de LUGDUNUM vient de ce qu’une nuée de corbeaux s’abattit sur les arbres situés en un lieu surélevé, où MOMOROS et ATEPOMAROS devaient y bâtir une ville. Or, dans leur langue, LOUGOS voulait dire corbeau et DOUNOM indiquait un lieu surélevé (LUG-DUNUM).


En mythologie nordique, Hugin et Munin étaient les deux corbeaux compagnons d’Odin, l’un l’aidant par la pensée, et l’autre par la mémoire.


C’est aussi un corbeau qui surveilla par delà les mers un lopin de terre, qui subsistait après le déluge auquel échappa Utnapishtim, prévenu par le dieu Ea, et conté dans l’épopée de Gilgamesh.


Les devins de l’antiquité Romaine déduisaient dans leur vol particulier ou leur croassement, les évènements ou les augures.

Chez les Indiens d’Amérique, c’est RAVEN, le grand corbeau, qui a tout créé. Après avoir conçu le monde, il y introduisit un petit garçon, ours Brun.

Si celui-ci n’était pas sage, RAVEN s’engagea à détruire la planète. Ce qui se passa hélas, car il recouvra celle-ci d’un voile de ténèbres, et chaque être humain fut changé en arbre, sauf ours Brun, devenu seul sur terre.

La connotation péjorative du corbeau n’est apparue que bien plus tard, incarnant en ses origines lointaines des pays du Nord, l’esprit en général, la connaissance et la conscience en particulier.

Les alchimistes traduisent le passage de la vie à la mort , par l'apparition de la couleur noire , symbolisée par le corbeau de Saturne , et dégageant une énergie constructive .

Leur présence s’explique, à l’image de celle du passeur du STYX, en mythologie Grecque – comme un présage, un retour à la réalité, ou une prise de conscience de celle-ci. Il est temps d’effectuer ce long voyage d’où, en théorie, nul ne revient.



Sont-ce pour leur couleur et la fréquentation coutumière des cimetières, qu’ils héritèrent de ce lourd fardeau d’annonceurs de l’extrême ? Toujours est-il que cette légende leur colle maintenant à la plume, comme celle de destructeur s’imprègne profondément dans la peau de l’homme.


Le corbeau est un exemple frappant : Dans notre univers il évoque la putréfaction et de mort.


Pour ces peuples, c’est un esprit positif car, très visible dans le ciel quand il tournoie au-dessus d’une charogne, il aide le chasseur à trouver le territoire des prédateurs.


Au point que chez certains peuples, corbeau et chaman ne font qu’un. Si un chaman s’occupe d’un occidental en parlant de cet esprit, il pourrait provoquer des réactions contraires.