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Introduction : Jean-Jacques Rousseau à dit : «La raison fait l’homme mais c’est le sentiment qui le conduit». Dans le cadre du cours PEF 3200-Z, «L’estime de soi», enseigné par Germain Duclos, il nous a été demandé de rendre un intéressant travail maison auprès d’un groupe d’enfants qui fréquentent un centre de la petite enfance, qui consiste à réaliser une animation favorisant le développement d’au moins une des quatre composantes de l’estime de soi chez l’humain qui sont : de développer un sentiment de confiance, de développer une connaissance de soi, de développer un sentiment d’appartenance et aussi de développer un sentiment de réussite. Le 27 mars 2007 nous nous sommes donc présentées au C.P.E les Petits Pierrots situé au 33 du Moulin à Lachine. C’est un C.P.E. en installation en milieu défavorisé qui possède un permis de 80 places et qui reçoit des enfants de 0-5 ans du lundi au vendredi. Nous avons eues le plaisir de réaliser notre activité avec le groupe d’Anna, l’éducatrice des Pendas. Les enfants ont entre quatre et cinq ans. Nous avons choisi de faire ressentir un sentiment de réussite à Dan, Nathan, David, Maria, Oscar, William, Tanyssa, Julia, Juliana et au dernier mais non le moindre Mikaël. Synthèse sur le sentiment de réussite : Le sentiment de réussite fait partie des quatre composantes de l’estime de soi. Il dirige l’enfant vers un sentiment de compétence qui pourra se développer si l’enfant vit des expériences couronnées de succès et en s’impliquant dans des activités stimulantes, motivantes qui lui donnent l’occasion d’être autonome et de faire face à des défis, tout en respectant son rythme et en ayant des attentes raisonnables qui tiennent compte de ses capacités et de son niveau de développement. L’éducatrice qui connaît bien les stades de développement de l’enfant va pouvoir amener celui-ci à prendre conscience de ses forces et de ses faiblesses. Leur réussite est le résultat de leur motivation, leurs bons choix en matières de moyens et de stratégies ainsi que de leur persévérance et de leur sens des responsabilités. Ils sont le premier agent de leur développement. C’est ainsi que l’enfant sera fier de son travail et se sentira efficace, ce qui augmentera son estime de soi et l’incitera à poursuivre et à vivre de nouvelles expériences et réussites. L’enfant sera aussi confronté aux échecs, cela fait parti d’un apprentissage saint, il faut l’amener à comprendre que l’erreur n’est pas synonyme d’incompétence et qu’il avait quelque chose à apprendre de cela. L’éducatrice doit lui faire comprendre qu’il peut modifier ses attitudes et ses stratégies afin de réussir, et que ses capacités et ses propres valeurs sont restées intactes. Elle doit réactiver en eux le souvenir de leurs succès et réussites dans le passé pour que ça soit conservé. Chaque enfant est un être unique, avec son rythme, son style cognitif et sa capacité d’apprentissage. Il est important de proposer à l’enfant plusieurs stratégies et moyens d’apprentissages pour qu’il puisse choisir ce qu’il lui convient le mieux lors d’un apprentissage. La créativité, l’initiative et l’imagination sont certainement des comportements à encourager lors des activités, car elles permettent à l’enfant d’explorer sans avoir à suivre de modèle. Pour une meilleure acquisition des habiletés et notions, l’éducatrice doit tenir compte du rythme de chaque uns. Les apprentissages doivent se faire de façon graduelle et toujours s’assurer que la première notion est assimilée pour passer à la deuxième, ce qui amènera l’enfant à vivre se sentiment fort qui est celui de réussite. Les retours positifs et la participation active de l’enfant ont une importance indispensable pour faire vivre ce sentiment. Valoriser les efforts que l’enfant fait et les lui nommer pour qu’il en prenne conscience va beaucoup l’aider. Il est important de l’encourager et de lui offrir des occasions d’expérimenter le succès. Ce qui nuit beaucoup à leurs estime de soi est le perfectionnisme, ça les empêche d’atteindre les objectifs attendus tellement ils sont hauts. Suite à ses succès et réussites l’enfant éprouvera du plaisir dans ses activités, il sera fier de ses réalisations et en parlera souvent. Son vouloir d’apprendre et sa curiosité intellectuelle seront continuels. il prendra beaucoup plus d’initiatives et poussera loin ses habiletés. c’est un enfant qui sera capable d’identifier et d’accepter ses erreurs de choisir de nouvelles stratégies et adoptera des moyens efficaces. Description de l’activité : Thème : Super héros Nombre d’enfants : 10 dont deux jumeaux autistes Âge : 4-5 ans Autres éléments : Saliha est éducatrice de rotation auprès de ce groupe tous les mardis. Natacha n’a jamais travaillé auprès de ce groupe. Durée : 60 minutes, de 9h 30mn à 10h 30mn Idée de départ : En s’inspirant d’une activité présentée dans le livre : «Quand les tout-petits apprennent à s’estimer…» p.97, et du dessin #14, p.118, réalisé par Germain Duclos et une équipe d’éducatrices dirigée par Denise Bertrand. Nous avons utilisées «La fée des étoiles» et l’avons enrichie de quelques éléments pour y ajouter notre touche personnelle. Objectifs de développement: Amener l’enfant à se voire d’une façon différente et ainsi lui permettre de développer le sentiment visé dominant qui est celui de réussite et aussi d’acquérir une meilleure connaissance de soi. Matériel : Feuilles de dessin « je suis un super….» avec une grande étoile s’étalant sur toute la feuille, crayons de couleur, baguette magique, différents accessoires et vêtements pour se déguiser. Mise en situation : Après avoir informé les enfants de la présence d’une éducatrice qu’ils ne connaissaient pas (Natacha) et la raison de sa présence, nous, nous sommes présentées dans le local habillées en super héros. Nous avons fait comme si de rien n’était et avons attendu la réaction des enfants. Après leur avoir laissé du temps pour se poser des questions, nous nous sommes réunis dans le coin causerie comme à leur l’habitude, nous avons consacré du temps pour la présentation chacun à son tour. Nous leur avons expliqué que lorsque nous étions petites nous aurions parfois aimé être des super héroïnes et posséder des pouvoirs magiques. Réalisation : Les enfants se déguisent selon le personnage qu’ils ont choisis. Causerie : Nous avons invité les enfants à venir présenter leur personnage, chacun à son tour devant le groupe. Ils nous ont parlé des pouvoirs magiques qu’ils possèdent en faisant référence à un film qu’ils ont déjà vu à la télévision ou au cinéma, aux histoires qu’ils ont déjà lu avec leur parents ou à la garderie. Ils se sont plongés dans l’imagination et le rêve, en se donnant des dizaines de pouvoirs comme lancer la terre, le feu, la glace, des flèches, faire sortir le courant électrique par ses mains, voler dans l’espace et même soulever la lune. Fin de l’activité : En gardant leur costume, les enfants s’assoient à une table où nous avons préalablement laissées des crayons et le dessin « je suis un super… » afin qu’ils puissent dessiner leur personnage, en les aidant à nommer dessus leurs pouvoirs magiques et ainsi en garder un souvenir qu’ils pourront montrer à leurs parents ou amis. Rétroaction : Nous avons pris nos baguettes magiques et nous avons envoyé notre magie en disant à chaque enfant qu’il possède désormais les pouvoirs qu’il a choisis. Variante : À la fin, les enfants ont échangés leur déguisement et accessoires avec un autre afin de se mettre dans la peau d’un héros qu’il ont aimé chez leurs amis et changer de pouvoirs. L’impact de l’activité à court terme : En se déguisant, les enfants ont démontrés une motivation intrinsèque, aussi en se précipitant à choisir ce qui leur convenait selon le personnage qu’il avait dans sa tête. Même si ce n’était pas de vrais costumes mais plutôt des vêtements et des bouts de tissus, cela ne les a pas empêché de se déguiser de la tête au pied. Ils étaient enchantés de mettre en application leur imagination. Nous étions observatrices au début, mais plus participantes par la suite en faisant des remarques positives sur leurs déguisements, en réagissant à leurs gestes et paroles et en les applaudissant quant ils passaient pour présenter leur personnage. Selon leur nature, leur niveau de développement et leur tempérament quelques uns n’ont eu aucune difficulté à se présenter, à parler de ses pouvoirs magiques et même à concrétiser ses pouvoirs par des gestes et cries, contrairement aux autres qui étaient gênés, cherchaient leurs mots, ou ne voulaient pas s’exprimer. Ils se sont plongés dans l’imagination et la fabulation, en s’attribuant les pouvoirs d’un personnage et en inventant des histoires dramatisés et imaginaires. Chaque enfant était écouté et suivi attentivement, ce qui a créé en eux une certaine fierté et une prise de conscience de leurs habilités et de leurs capacités. Après avoir pris la parole, ils ne veulent plus s’arrêter tellement ils se sentaient valorisés par les éducatrices et leurs pairs. Leur réussite à la première étape de l’activité les a laissé impatient de passer a la prochaine étape. Quelques uns ne voulaient pas faire leur dessin au début, nous les avons convaincu de ne pas abandonner et de terminer ce qu’ils ont commencés, ce qui nous a fait comprendre que la volonté de s’exprimer était différente d’un enfant à un autre. Selon les moyens utilisés, on trouve ceux qui étaient habile a se déguiser, se présenter devant le groupe et à faire son dessin, contrairement au autre qui ne voulaient pas parler mais en dessinant étaient très expressifs. Ce qui montre que cette activité a donné l’occasion à tous les enfants de s’exprimer dans le domaine où il se sentait le plus compétent. La période de la sieste n’était finalement qu’une simple pause pour l’activité, juste après la collation de l’après midi les enfants ont repris leurs déguisement du matin, ils se sont mis a parler de leurs réussites du matin, ils ont sorti leurs dessin et les commentaient. Ils se sont mis en petits groupes. Un d’entre eux a demandé de le maquiller, l’autre s’est mis a fabriquer des flèches en roulant du papier et les a mis derrière son dos, pour les tirer ensuite sur un mur en demandant à un ami de rester sans bouger contre ce même mur, tout fière de lui, il criait : « j’ai réussi a ne pas te toucher ». Une fille se déguisait en reine et donnait des ordres à ses amis, un autre enfant qui fabriquait les lunettes de ZERO. En résumé, les enfants se sont lancés dans de nouvelles aventures tout en restant dans le même thème, se créant de simples accessoires et en imaginant de nouveaux personnages. Le sentiment d’être apprécié les a motivés et rendu fières de leurs réalisations, ils ont pris conscience de leurs habiletés et se sont convaincus qu’ils pouvaient réussir à nouveau. Recommandations quant à sa pratique future pour le développement de l’estime de soi chez les tout-petits : Pour les éducatrices qui souhaites faire participer leurs enfants à cette activité, il est important de se concentrer sur les stratégies et les attitudes qu’ils vont adopter plutôt que sur le résultat final. Il faut les amener à intérioriser et conserver un souvenir de succès personnel. Cela va les amener à développer une motivation et une certitude intérieure qu’ils sont capable de relever un défi et d’en apprendre quelque chose de constructif pour le futur. En tant qu’éducatrice, pour que cette activité soit bénéfique pour l’enfant, il est important de connaître les capacités et les stades de développement. Il faut amener le tout-petit à se souvenir de ce qu’il connaît des super héros, des jeux auquel il a joué par le passé. Nous devons avoir confiance que notre activité est amusante et stimulante et le démontrer en ayant l’air enthousiasmé par ce qui s’en vient. Comme chaque enfant a ses forces et ses faiblesses, il est important de rester réaliste dans les objectifs que nous fixons pour cette activité. Bien sur, Il faut les laisser agir par eux même afin de développer leur autonomie tout en respectant le rythme d’apprentissage unique à chacun. Tout au long de l’animation, il est essentiel d’encourager le sens des responsabilités des enfants en leur demandant de l’aide en leur donnant différentes tâches. Si un ami rencontre une difficulté qu’il croit impossible à surmonter, Il est de notre devoir de l’amener à identifier, dédramatiser et à accepter ses erreurs. il faut l’aider à choisir une solution par lui-même, en lui proposant différentes stratégies et moyens d’apprentissage comme cela nous stimuleront le développer de sa pensée. Usons de créativité tout au long de cette activité et surtout évitons de comparer les enfants entre eux, nous ne somme pas là pour la performance mais pour ce que nous les amener à en retirer un sentiment de réussite. En conclusion, nous avons réalisé l’activité en introduisant graduellement les habiletés que nous voulions amener l’enfant à développer et nous avons passé d’une étape à une autre en respectant la maîtrise des difficultés. Nous avons accordé plus d’importance à la démarche d’apprentissage plutôt qu’au résultat et nous avons souligné par des retours positifs les bonnes stratégies. Puisque l’activité a d’abord minutieusement été préparée et que tout au long du déroulement nous avons encouragé la participation active des enfants, nous avons réuni toutes les conditions gagnantes pour développer un fort sentiment de réussite chez ses apprentis sages qui en observant et en essayant par essais et erreurs deviendront maître de leur destinée. Bibliographie Duclos Germain et collaboratrices (1997) « Quand les tout-petits apprennent à s’estimer ». Édition de l’Hôpital Sainte-Justine, Montréal, 119 pages. Duclos Germain « l’estime de soi un passeport pour la vie ». Édition de l’Hôpital Sainte-Justine, Montréal, (2004) Recueil de textes du cours PEF 3200Z « L’estime de soi chez les tout-petits ». www.petitmonde.com
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