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Neurotoxicité de la MDMA Mieux connue sous le nom de « ecstasy »; la MDMA est considérée comme la pilule du bonheur et de l’amour. Elle fait vivre des moments très intenses, elle fait baigner dans un monde orgasmique, elle ouvre une fenêtre sur le jardin des fantasmes, elle donne des sensations extrêmes, elle fait vivre quelques instants dans un monde de compréhension et d’empathie. Elle transporte la personne hors du monde sensible en lui donnant un sentiment mystique très intense. La MDMA est une drogue stimulante et hallucinogène. Elle est souvent mélangée avec de la dextrométhamphétamine, de la methamphétamine, de la caféine, de l’éphédrine ou de la cocaïne. Cette drogue, prise à plus ou moins grande quantité, produit malheureusement des conséquences préjudiciables à long terme. Prise oralement, le voyage dans le pays des merveilles dure 6 heures. Symptômes : -augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle -euphorie -excitation -désinhibition -hypersensibilité aux stimuli sensoriels -sentiment de communication intérieure -inhibition de la sensation de fatigue -augmentation de l’activité cérébrale -diminution de la capacité à réguler la température interne du corps -amplification de la libido -contractions compulsives de la mâchoire -dilatation des pupilles Les amphétamines, dont la MDMA, procurent une impression de vivacité et d’assurance accrues, une sensation de gaieté et d’euphorie et entraîne une perte d’appétit. La première synthèse chimique des amphétamines fut réalisée en 1887, mais ce n’est que pendant la Seconde Guerre Mondiale que la consommation se développa, avec les soldats qui en prenaient pour se soutenir au combat. Après la guerre, les amphétamines furent utilisées dans des préparations pour les régimes amaigrissants, des décongestionnants pour le nez et des pilules stimulantes. Les psychostimulants (amphétamine, cocaïne) induisent, chez certains individus, une recherche insatiable de sensations de plaisirs durables et continues et peuvent créer un sévère état de dépendance. La MDMA-breveté par une compagnie pharmaceutique américaine dès 1914- a été plus connue au milieu des années 1970. Cette substance psycho active agit sur le système nerveux central en interférant la transmission synaptique. La MDMA agit sur le cerveau en augmentant le niveau d’activité d’au moins trois neurotransmetteurs : sérotonine, dopamine, noradrénaline. La sérotonine est le neurotransmetteur qui joue un rôle très important dans la régulation de l’humeur, du sommeil, de la douleur, de l’émotion, de l’appétit et d’autres comportements. En ôtant une grande quantité de sérotonine sur ses sites spécifiques d’entreposage au niveau du cerveau et en interférant avec sa synthèse, la MDMA épuise les réserves, de façon significative, de ce neurotransmetteur très important. Le cerveau humain doit donc se reconstruire des réserves de sérotonine nécessaire à l’exécution normale des fonctions physiologiques et psychologiques. D’où la sensation de « crash » après avoir consommé cette substance. La MDMA induit un stress métabolique et oxydatif sur les neurones sérotoninergiques, ce qui affecte la capacité de ces mêmes neurones à produire de la sérotonine, d’où les possibles « lésions » permanentes. Plusieurs études ont démontré que la consommation abusive de MDMA détruit un site clé dans la fonction sérotoninergique, c’est-à-dire dans certaines régions connues où il y a une forte densité de neurones sérotoninergiques (striatum et cortex). L’examen détaillé de ces dommages cérébraux démontre que la MDMA semble réduire le nombre d’axones de la sérotonine et le nombre de ses terminaisons axonales. Ces résultats démontrent non seulement la neurotoxicité de la MDMA, mais aussi la capacité limitée du cerveau à régénérer le système sérotoninergique après un dommage. En produisant des déficits persistants dans les fonctions de la sérotonine, l’abus de la MDMA peut causer des changements d’humeur ou de comportement importants. Les utilisateurs chroniques ou ceux qui consomment de fortes doses peuvent développer divers symptômes négatifs tels que la perturbation du sommeil, les pensées paranoïdes, l’anxiété, les traits obsessifs-compulsifs, la perte d’appétit, les idées suicidaires, l’altération des fonctions cognitives. Ces mêmes fonctions de la sérotonine sont impliquées dans l’étiologie de plusieurs désordres psychiatriques; les utilisateurs de MDMA sont plus susceptibles de présenter des psychopathologies. À plus long terme, elle peut causer des dommages au système cardio-vasculaire et hépatique et peut modifier les processus cognitifs de façon persistante. Malgré l’attrait aphrodisiaque que peut comporter cette drogue et pour ses effets extatiques également recherchés, elle demeure dangereuse pour certains individus qui sont plus fragiles psychologiquement ou pour d’autres susceptibles de tomber dans la dépendance. Vaut mieux consommer la MDMA avec modération, car elle cause à coup sûr des torts permanents et irréversibles au niveau du cerveau.
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