Il est bien connu que le jeu est un moyen de divertissement et qu’il procure du plaisir à l’enfant, tout en faisant appel à ses habiletés physiques, mentales et émotionnelles. Le jeu amène ainsi l’enfant à se développer harmonieusement à travers toutes les facettes de son développement car c’est dans l’action que celui-ci se réalise. Dans le cadre du cours PEF 2315 : Activité ludique et animation, nous nous sommes présentées dans un C.P.E en installation pour réaliser une observation d’enfants, d’une durée de quarante cinq minutes, dans le but de constater concrètement ce que fait l’enfant qui joue librement et ce qu’il en retire.


Notre observation c’est déroulé le 2 novembre 2006 au C.P.E Vive l’enfant situé au 3711 rue St-Antoine Ouest, à Montréal, dans le quartier St-Henri. Il s’agit d’un centre de la petite enfance qui accueille, d’abord et avant tout, les enfants des employés du siège social de la compagnie Imperial Tobacco. Le C.P.E peut également, s’il y a disponibilité, accueillir les enfants du quartier St-Henri ou certains enfants dont la demande à été faite par l’intermédiaire du C.L.S.C. Le centre de la petite enfance Vive l’enfant possède 45 places dont 13 places en pouponnière et 32 enfants. Nous avons réalisé notre observation dans le local des Picotins de Chantal qui est une collègue de travail de Natacha. Elle accueille tous les jours, entre 7h45 le matin et 17h30, huit enfants prénommés : Jason, 3 ans; Cécilia, 3 ans; David, 3 ans; Élizabeth, 2 ans et onze mois; Tessa 3 ans; Louis-Philippe qui a deux ans et demi; Ava, 3 ans et Simon qui a aussi 3 ans.

Le local des picotins est divisé en quatre coins, qui représentent quatre espaces de jeux distincts. Il y a d’abord le coin blocs/aventure qui est meublé d’une étagère à la hauteur des enfants et où se retrouve des blocs de bois, des voitures, des bonhommes, des outils, un garage et deux bateaux « little tikes ». Il y a ensuite le coin maison qui possède une cuisinette, des bacs de vaisselles et de nourritures en plastique, ainsi qu’un gros bac remplis de costumes, de poupées et de vêtements pour les habiller. Le troisième coin est celui des livres et casse-têtes, ce lieu est occupé par une bibliothèque dans laquelle on retrouve les livres que seule l’éducatrice peut rendre accessible, tandis que les casse-têtes et la pâte à modeler sont à porté de mains des enfants. Finalement, il y a le coin d’expression plastique qui est meublé d’une grande table et de neuf chaises. Par sa table multifonctionnelle, le coin d’expression plastique sert aussi de salle à manger pour le repas du midi et les collations. Accessible en tout temps, on retrouve dans cet espace, un tiroir remplis de feuilles, de crayons de feutres, de bois et de cires, ainsi que des ciseaux. Lorsqu’elle fait ses activités d’art dirigé, l’éducatrice peut aussi donner accès à d’autre matériel d’expression plastique qui se trouve dans une armoire commune à l’utilisation de chaque éducatrice.

À notre arrivé dans le groupe des picotins de Chantal, vers 9h30, les huit enfants étaient en période de jeu libre. Nous avons attiré leur attention afin de nous présenter et nous leur avons dit que nous étions là pour les « regarder jouer », très vite ils sont retourné à leur activité.

Dans le coin blocs/aventure, David, Louis-Philippe et Simon construisent un chemin avec des blocs de bois et ils y font rouler leurs petites voitures. David est habillé en Bob le bricoleur, il porte un casque de construction jaune, un chandail à carreaux jaunes et orangés, ainsi qu’une ceinture de travailleur. Il construit des routes avec ses amis et il les répare lorsqu’elles sont cassées. Cécilia, qui est arrivé un peu plus tard au CPE, vient rejoindre les trois garçons dans le coin bloc/aventure. Pendant ce temps, dans le coin d’expression plastique, Simon, Jason, Elizabeth et Tessa, participe à un atelier de bricolage en compagnie de leur éducatrice Chantal. Toute seule, de son côté Ava joue dans le coin maison.

Après notre période d’observation, nous sommes resté un peu avec les enfants afin qu’ils puissent nous connaître davantage, cela facilitera ainsi l’intégration de notre activité à notre prochaine rencontre. Nous avons donc rangé la salle en compagnie des enfants. Chantal a préparé tout ses petits-amis afin qu’ils puissent profiter un peu de cette magnifique journée et, pendant ce temps, nous en avons profité pour échanger sur nos observations. Au retour des picotins, nous avons préparé les enfants pour leur dîner, après ce fut le temps du petit rituel avant la sieste bien mérité.

Rempli d’énergie, les enfants que nous avons eux la chance d’observer dans le groupe des picotins sont très actif et constamment en mouvement. Tous âgés entre deux et trois ans, ils sont dans la traversée de la deuxième des quatre périodes du développement cognitif de l’enfant élaboré par Jean Piaget soit : la période préopératoire.

Effectivement, nos picotins s’expriment et apprennent beaucoup par la motricité et par leur sens. Cependant, plusieurs activités pratiquées par ces enfants nous permettent de constater qu’ils sont en pleine évolution à travers la période que l’on nomme préopératoire. Leur apprentissage s’effectue à travers des jeux qui vont plus loin que le simple réflexe ou mouvement. Les picotins ont atteint le stade de la permanence de l’objet, ils sont en mesure de se représenter mentalement, des personnes, des situations, ou des objets, qui ne sont pas en leur présence. Avec l’acquisition de cette compétence, les enfants développent la notion temporelle et ils peuvent ainsi distinguer les événements passés et prévoir les situations à venir . L’apprentissage des picotins passe maintenant par les jeux d’imitations et symboliques : David costumé en Bob le bricoleur imite les actions de son personnage préféré, il frappe des clous avec son marteau, il scie le bois, installe des vis, etc.
Nous pouvons affirmer que les jeux pratiqués par les picotins appartiennent à plus d’une catégorie du système de classification E.S.A.R des jeux élaboré par Denise Garon. Les activités sont évidemment des activités d’exercices puisque les enfants son constamment en mouvement. Elles sont aussi symboliques puisque certains enfants reproduisent dans leur jeu des situations qu’ils reconnaissent appartenant à la vie courante. Cependant, durant la plus grande partie de notre observation Simon, David, Cécilia et Louis-Philippe, ont surtout pratiqué le jeu d’assemblage en utilisant les blocs de bois.

Même s’ils ont commencé les jeux d’imitations et symboliques, les enfants du groupe de Chantal ont tendance à pratiquer le jeu parallèle et le jeu associatif . Effectivement, certains enfants s’amusent avec les mêmes jouets mais le déroulement du jeu reste le plus souvent individuel. Par exemple, Simon joue avec sa voiture comme le font les autres enfants du groupe mais il n’a aucun échange de parole ou de jeu, il ne fait que reproduire les mêmes actions que ses amis. Tandis que, Louis-Philippe et David s’amusent l’un à côté de l’autre en partagent les mêmes jouets du coin blocs et aventures. Cependant, bien qu’ils partagent les mêmes jouets, leur jeu ne se veux pas encore coopératif puisque les échanges entres les enfants ce font plutôt rare.

Nous avons trouvé cette observation fort intéressante, elle nous a permise de voire dans le mouvement ces adultes de demain en pleine action de développement harmonieux et cela dans plusieurs dimensions de leur développement. Il est très important pour une bonne éducatrice de savoir observer les enfants pour comprendre la complexité de leurs jeux et saisir les indices qu’ils nous fournissent pour découvrir leur champs d’intérêts, analyser les situations en adoptant leur point de vue et planifier les activités en s’inspirant de leurs forces et de leurs champs d’intérêts.