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L'empreinte écologique évalue la charge écologique correspondant à une activité, une population, une nation... L'EM d'un groupe se définit comme le produit de la superficie 'utile' de notre planète Terre par le rapport entre des estimations pondérées en fonction de facteurs choisis de la consommation des ressources d'un groupe et une estimation pondérée de manière identique de la fourniture maximale de ressource de la Terre. Quel indicateur choisir ? Les indicateurs actuels d'évaluation de la richesse, tels que le PIB, ne sont plus révélateurs des enjeux de développement du 21ème siècle. Il est urgent de les changer ! Ces indicateurs, économiques au sens strict, ne mesurent ni le mal-être social grandissant, ni les conséquences environnementales de nos prises de décisions. Ils fournissent mêmes des résultats aberrants, nullement révélateurs du caractère fragile et épuisable du capital naturel. Dans son rapport “Nouveaux facteurs de richesse” (2000), Patrick Viveret l'explique clairement “(…) La fameuse croissance du produit intérieur brut qui sert de boussole à la plupart de nos responsables a ceci de remarquable qu'elle se moque de la nature des activités qu'elle additionne pourvu que celles-ci génèrent des flux monétaires. Elle comptabilise positivement toutes les destructions…”. Mesurer les impacts de l’activité humaine L'évolution démographique, les technologies d'exploitation et de production, les émissions de gaz à effet de serre, les déchets générés par l'industrie, la croissance de la consommation, les techniques de pêche intensives, la déforestation. Ces impacts exercés par l'homme sur la planète doivent être mesurés. Il faut donc d'autres instruments d'évaluation, comme l'empreinte écologique, pour rendre compte de ces réalités. Créé par le WWF (World Wildlife Fund) depuis 1999, l'empreinte écologique mesure la pression qu'exerce l'homme sur la nature. C'est un outil qui évalue la surface productive nécessaire à une population pour répondre à sa consommation de ressources et à ses besoins d'absorption de déchets. Elle s’exprime en unité de surface : la planète ou l’hectare. Ainsi chaque habitant dispose de 1,8 hectare pour sa consommation personnelle. Or nos modes de production et de consommation dépassent de 30 % les capacités des ressources naturelles à se renouveler et à absorber les pollutions. Il existe d’énormes disparités entre les pays : alors qu’un américain “consomme”en moyenne 9,6 hectares, il en faut 0,6 pour un bengali. L'Europe est à 4,8 (5,6 pour la France). Le rapport “Planète vivante 2006” du WWF alerte sur le fait que “l'humanité ne vit plus des intérêts produits par la nature mais entame son capital”. Un indicateur à confronter Pour aller plus loin, il est aussi particulièrement intéressant de coupler l’indice d’empreinte écologique avec des indicateurs d’évaluation, tel l'indicateur du développement humain (IDH). L’IDH se fonde sur trois critères : santé et longévité (espérance de vie à la naissance), savoir (alphabétisation et scolarisation) et niveau de vie (PIB par habitant). On pourrait aussi parler de l’'indice Planète Vivante, qui mesure l'évolution de la diversité biologique de la Terre (il montre que les espèces terrestres ont connu une baisse de 31% entre 1970 et 2003), le PIB vert lancé par la Banque mondiale en 1997 pour corriger le calcul du PIB en déduisant le coût des dommages environnementaux provoqués par les activités économiques, etc. Il faut donc rendre l’ensemble de la société (États, organisations internationales, entreprises, collectivités territoriales, ONG, individus-consommateurs…) acteur du changement et cela passe par une véritable pédagogie des enjeux. L’immense mérite de l’empreinte écologique est justement de nous interpeller et de nous questionner sur nos propres comportements… qui ne sont pas durables. L’empreinte écologique nous éclaire parfaitement sur une réalité intangible : les modes de vie occidentaux ne sont absolument pas transposables, en l’état, à l’ensemble des pays du monde en développement. Une seule illustration : alors que les Etats-Unis représentent 4 % de la population mondiale, ils sont responsables de 25 % des émissions globales de gaz à effet de serre. La course à la croissance, telle que mesurée aujourd’hui, au-delà d’être une chimère, est avant une catastrophe collective. Sources - Atlas mondial du développement durable - Rapport mondial sur le développement humain 2006, PNUD Rapport "Planète vivante 2006" du WWF
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